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5ème session de l’Académie de l’Eau Artois-Picardie “Gestion quantitative de l’eau : allons-nous manquer d’eau ?“
L’Agence de l’Eau Artois-Picardie poursuit sa mission de sensibilisation aux enjeux de l’eau en abordant au cours de la dernière académie de l’eau la thématique de la gestion quantitative. Un large public s’est rassemblé à Arras pour cette 5ème édition, animée par la journaliste Anne-Charlotte Duvivier. Vous pouvez dès maintenant retrouver la session en intégralité sur notre chaîne You Tube
L’adaptation des territoires face au dérèglement climatique et ses impacts sur l’eau induit une relation renouvelée à ce patrimoine vital et sa prise en considération. Dans le bassin Artois-Picardie, plus de 90% de l’eau potable est produite à partir d’eau souterraine, contre 64 % en moyenne en France. Comme l’a rappelé en introduction Isabelle Matykowski, directrice générale par intérim de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, « après quatre années de recharges de nappes insuffisantes sur le bassin Artois-Picardie puis des inondations l’hiver dernier, les questions de sobriété et de partage de la ressource en eau sont au cœur des préoccupations des territoires. L’eau est un marqueur du changement climatique ».
Voir l’interview d’Isabelle Matykowski
François Gemenne, co-auteur du 6ème rapport du GIEC, enseignant à HEC et Sciences Po Paris et grand témoin de cette édition, a rappelé quelques fondamentaux afin de mieux appréhender la question de la gestion quantitative à l’échelle du globe : « c’est très important de se rendre compte que ce que nous percevons de la météo à un moment et à un endroit donné n’a rien à voir avec le climat qui est un ensemble de données globales sur le monde entier et sur un temps très long. L’un des effets du changement climatique consiste en une instabilité de plus en plus grande, à savoir des phénomènes extrêmes de sécheresse et d’excès de précipitations, plus intenses et plus fréquents ». En effet, une hausse d’un degré de la température de l’atmosphère correspond à 7% supplémentaires d’humidité dans l’air.
Le spécialiste de la géopolitique du climat a par ailleurs souligné l’interdépendance entre les pays à l’échelle mondiale : « nous sommes tous extraordinairement liés les uns aux autres à cause de la physique du climat. Et les manifestations du changement climatique vont être différentes d’un endroit à l’autre avec, malgré tout, une grande injustice qui est que ceux et celles qui sont les moins responsables du problème, c’est-à-dire les pays du Sud à l’échelle mondiale ou les plus précarisés dans nos sociétés, vont être davantage victimes des conséquences du changement climatique. Tout d’abord parce qu’ils vivent dans des zones plus exposées, inondables, et qu’ils ont moins de moyens d’adaptation ».
Voir l’interview de François Gemenne sur les leviers pour réduire les prélèvements en eau
La session s’est poursuivie par un zoom sur les enjeux nationaux et leurs déclinaisons au sein des territoires au travers de l’intervention de Vincent Hulin, directeur de programme Biodiversité au Secrétariat général à la planification écologique du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires. « Le but de la planification écologique, c’est de se rappeler des enjeux environnementaux à moyen-long terme : 2030-2050 et de les décliner au sein des politiques publiques de l’Etat. Les enjeux de l’eau doivent être traités en tant que tels mais il ne faut pas les séparer du reste et nous y travaillons dans l’ensemble des politiques publiques. […] L’objectif du Plan Eau, c’est de traduire ces objectifs de long terme dans les 2,3 ans qui viennent pour se mettre dans la bonne trajectoire mais en réglant les problèmes du quotidien. Le Plan Eau règle les questions urgentes tout en ayant une visée à long terme et au sein de l’Etat, c’est une nouvelle manière de voir les choses. Pour en savoir plus :
Voir l’interview de Vincent Hulin sur le Plan Eau : ses atouts et ses difficultés
Pour répondre à ces enjeux, le Plan Eau initié en 2023 par le Président de la République, a été décliné sous trois objectifs :
- La préservation et la restauration des écosystèmes
- La sobriété et l’optimisation des usages
- Un accès à la ressource en eau pour la consommation humaine
À l’échelle du bassin, Marc Parmentier hydrogéologue du Bureau de Recherches Géologiques et Minières des Hauts-de-France a présenté au public le fonctionnement des eaux souterraines de la région. Dans le grand cycle de l’eau, les eaux souterraines représentent un réservoir de stockage plus important que les eaux de surface, notamment dans la nappe de la Craie qui peut subir d’importantes variations sur plusieurs années. La recharge des nappes, se déroulant principalement en hiver, est principalement due à l’infiltration des eaux pluviales. Elle est néanmoins soumise à divers paramètres : météo, topographie, géologie, nature du sol etc. qui vont influencer la recharge.
Dans le bassin Artois-Picardie, « on voit une différence de répartition géographique dans les volumes prélevés en eaux souterraines, avec des usages particuliers ou des ressources absentes sur certains territoires, avec des transferts d’eau » a -t-il expliqué. L’hydrogéologue a par ailleurs souligné l’interaction entre la baisse des niveaux des eaux souterraines et la baisse de la qualité. A noter par ailleurs, que la situation hydrologique du bassin Artois-Picardie est publiée chaque mois sur le site du BRGM : État des nappes d’eau souterraine : un suivi assuré par le BRGM | BRGM
Pour en savoir plus :
Voir l’interview de Marc Parmentier sur l’interaction des eaux de surface et des eaux souterraines
L’événement s’est poursuivi par une table-ronde « source d’inspiration », avec quatre exemples d’actions menées dans les autres bassins hydrographiques.
Nicolas Boillin, directeur du Syndicat du bassin versant de la Vouge (Côte-d’Or) a tout d’abord présenté les caractéristiques de son territoire, qui a mis en place un Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau. « En 2012, des quotas pour l’usage de l’eau ont été définis en concertation pour chacun des secteurs industriels, agricoles etc. Et malgré ces quotas respectés par tous, nous sommes depuis 2015 en sécheresse quasiment tous les ans. De ce fait, nous avons fait un bilan du Plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) et il a été décidé de lancer une démarche avec l’ensemble des territoires voisins, un Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) qui va remettre à jour ces études de gestion des volumes prélevés dans un contexte où les quotas, surtout estivaux, vont encore baisser » résume-t-il.
Parmi les pistes d’action explorées, Samuel Bonvoisin, ingénieur agronome installé dans la Drôme a mis en avant les solutions fondées sur la nature et notamment les 4 piliers de l’hydrologie régénérative : « ralentir, infiltrer, stocker dans les paysages et évapotranspirer » qui visent à limiter les impacts de l’aménagement du territoire sur le cycle de l’eau. « Le paysage est l’ouvrier au service du cycle de l’eau », explique-t-il.
Les leviers de l’agroforesterie vus par Samuel Bonvoisin, ingénieur agronome
Pour en savoir plus :
Du côté de Montpellier Métropole, Anaëlle Quillet, chargée de projet collectivités a présenté les actions de l’Agence locale pour l’énergie et le climat (ALEC) qui accompagne les collectivités territoriales, en leur donnant des outils pour lutter contre le gaspillage de l’eau. Depuis 2021, le label « Commune économe en eau » valorise les actions des collectivités telles que la recherche de fuite, la formation des agents municipaux à la consommation en eau, la mise en place de système de télérelève ou encore la désimperméabilisation des cours d’écoles.
Enfin, Ludovic Lanouguère, chef du projet ZEUS au sein de l’entreprise Monin située à Bourges a mis en avant les priorités en matière de gestion de l’eau : « la première, faire des économies d’eau, travailler sur l’existant et la deuxième, travailler sur les rejets et un projet de Reuse. 90% des eaux usées industrielles traitées pourront à terme être réutilisées.
Cette session académique s’est achevée par la conclusion d’André Flajolet, président du Comité de bassin Artois-Picardie qui a synthétisé les différentes interventions :
- L’importance de la connaissance des données et la mobilité de ces dernières
- La remise en cause des conceptions actuelles dans les usages de l’eau pour travailler sur les agricultures de demain, le développement industriel.
Resituer la totalité des enjeux dans le cadre du dérèglement climatique avec trois objectifs :
- Comment atteindre la neutralité carbone ?
- Vers quel type de société post-industrielle se diriger ?
- Quelle agriculture pour quels produits ?
Voir les messages clés d’André Flajolet à propos de la gestion quantitative de l’eau
Cette fin de session a également été l’occasion d’annoncer la tenue de la 6ème académie de l’eau le 14 novembre prochain. Le thème de la biodiversité et des solutions fondées sur la nature a été plébiscité par les participants à l’occasion des échanges de la journée.