De la nature au robinet: le circuit de l’eau potable

L’eau que nous buvons au robinet est puisée dans la nature. Elle est simplement filtrée et traitée. Polluants, bactéries et autres organismes néfastes pour la santé sont ainsi éliminés. À de très rares exceptions près, l’eau du robinet est bonne pour la consommation partout en France. Depuis son milieu naturel jusqu’au robinet, en passant par l’usine de potabilisation et le réseau de distribution, le traitement de l’eau et ses contrôles en garantissent la qualité.

D’où vient l’eau potable ?

En France, l’eau potable provient à 62 % d’eaux souterraines (alimentées par ruissellement d’eau de pluie, et récoltées par le captage d’une source ou le forage d’une nappe profonde), et à 38% des eaux de surface (fleuves, rivières et lacs). Dans le bassin Artois-Picardie, la part des eaux souterraines captées s’élève à 96 %. 

L’eau est transportée par un réseau de canalisations depuis son point de captage jusqu’à des usines de purification. Les impuretés y sont éliminées via des processus physiques, chimiques, et biologiques. Elle est ensuite stockée dans des réservoirs ou des châteaux d’eau avant d’être acheminée jusqu’à chez l’utilisateur. Tout au long de ce voyage, elle fait l’objet d’un suivi permanent destiné à en garantir la sécurité sanitaire. Ce contrôle est assuré par des laboratoires agréés par les Agences Régionales de Santé (ARS).

Source image : ville de Rochefort

L’alimentation  est assurée par plus de 38 000 captages ou ouvrages de prélèvement, protégés des pollutions au moyen de périmètres à proximité. Ce    patrimoine tend à se réduire du fait de l’abandon de certains équipements. Ainsi, entre 1980 et 2019, près de 12 500 captages d’eau potable ont été fermés.

Dans 34 % des cas (soit environ 4300 captages), il s’agissait de fermetures dues à une dégradation de la qualité de la ressource; dans 7 % à cause de dégradations trop importantes des équipements, et dans 6 % pour impossibilité   d’assurer la protection de la ressource.

Afin de limiter les fermetures des points de captage et d’en améliorer la  protection, un droit de préemption des terres agricoles sises dans des zones de captage a été octroyé aux collectivités territoriales. À noter qu’en 2019, 76,5% des captages d’eau destinée à la consommation humaine étaient protégés.

 La protection des captages d’eau potable

Le contrôle de l’eau

La consommation moyenne journalière par habitant d’eau potable s’élève  à 150 litres.  Le Code de la santé stipule que l’eau propre à la consommation humaine « ne doit pas porter atteinte à la santé de celui qui la consomme ». Elle obéit à plus de 70 critères  sanitaires ou environnementaux. Le suivi est à deux niveaux:

  • Surveillance obligatoire par les distributeurs d’eau : contrôle régulier des installations, programmes d’analyses effectuées sur des points identifiés en fonction des risques qu’ils présentent.
  • Contrôle sanitaire exercé par l’ARS : inspection des installations, réalisation d’un programme annuel d’analyses visant à surveiller la qualité physico-chimique et bactériologique de l’eau. Prélèvements et analyses concernent les 3  points clés : ressource (forages, prises d’eau de surface, puits),  stations de production et de traitement (point de mise en distribution), et  robinet. La périodicité dépend de l’importance de la population desservie, de l’origine de l’eau et du type de traitement.

Les doses maximales admissibles (DMA) d’une substance qu’une personne peut absorber quotidiennement sans danger sont établies sur la base des travaux médicaux et recommandations de l’OMS.

Les nitrates (41%), suivis des pesticides sont les principales sources de pollution.

Une gestion transparente

En cas de doute quant à la qualité de l’eau, le  distributeur est tenu d’informer les consommateurs. L’information est diffusée dans les plus brefs délais, en collaboration avec le maire, responsable de la qualité de l’eau dans sa commune;  dès obtention de l’information, en cas de risque sanitaire.

De manière générale, un usager qui souhaite obtenir des informations sur la qualité de l’eau du robinet doit s’adresser en premier lieu à la mairie de sa commune de résidence, ou à l’organisme en charge de la distribution d’eau.

L’ARS édite annuellement une fiche d’information « Infofacture » sur la qualité de l’eau du robinet que chaque exploitant doit joindre à la facture d’eau adressée à ses abonnés. Elle reprend les éléments issus du contrôle sanitaire : microbiologie, nitrates, pesticides…

L’eau du robinet: saine et économique

L’eau distribuée au robinet fait l’objet d’un suivi qualitatif constant.  Son captage dans la nature, sa potabilisation et sa distribution obéissent à une réglementation de plus en plus stricte et contrôlée. C’est une ressource précieuse, surtout depuis les épisodes de sécheresse à répétition de ces dernières années. Néanmoins, elle s’avère 65 fois moins chère que l’eau en bouteille, pour une qualité garantie (sous la surveillance constante des usagers). Pourtant, 9 milliards de litres d’eau en bouteille sont vendus chaque année en France (source CSEM : Chambre Syndicale des Eaux Minérales naturelles). Celle-ci, responsable de plus de 150 000 tonnes de déchets plastiques par an, génère pour sa production une empreinte carbone considérable, de sa fabrication à son transport. 

Economiser l’eau du robinet, la boire, constituent des premiers gestes  écoresponsables, à la portée de tout un chacun.

Mascotte Agissons pour l'eau